jeudi 8 mai 2025

L’espoir né un 8 Mai

 « nous n'aurons jamais fini de défendre la paix » Emmanuel Macron 8 Mai 2025

 

 

  



  Le 8 Mai 1945 j'étais à Paris. Je partageais la joie d'une foule qui s'était ruée sur les Champs Elysées à l'annonce de la capitulation de l'armée hitlérienne. Un foule heureuse qui envahissait l'avenue et les trottoirs se livrant aux pires extravagances tels ces jeunes gens qui se baignaient dans les bassins du Rond-Point des Champs Elysées.

 

  Le soir, il y avait autant de monde. Paris était redevenue la ville lumière, les avenues, les places, les monuments, les fontaines resplendissaient dans cette inoubliable nuit de printemps et, du tombeau du Soldat inconnu, montait vers le ciel l'immense V tricolore de la victoire. Paris en fête exprimait le soulagement de tout un peuple qui avait subi la "drôle de guerre", une défaite rapide et humiliante et quatre  années d'occupation.

 

  A partir du 6 Juin 1944, parfois après de durs combats, les villes et les villages français furent progressivement libérés par les armées alliées, les forces françaises libres et les groupes de résistants.

Puis ces troupes et les troupes soviétiques pénétrèrent en Allemagne libérant à leur passage les prisonniers de guerre, les déportés et les requis du S.T.O.

 

  Mais la reddition de l'armée allemande fut signée à Reims le 7 Mai 1945 et sa capitulation à Berlin le 8 Mai.

 

  Nous sommes profondément attachés à la commémoration du 8 Mai 1945 parce cette date historique marque à la fois l'arrêt des combats, la chute du régime nazi, le retour de la France dans le concert des Nations et la fin d'un cauchemar.

 

  Les Français qui n'ont jamais toléré le Gouvernement de Vichy mis en place et contrôlé par les nazis ; ceux qui n'ont pas pardonné au Maréchal PETAIN et à LAVAL la création de la milice et l'envoi de la classe 1942 en Allemagne ; ceux qui ont lutté contre l'occupant, contre les S.S., la Gestapo et les miliciens de DARNAND ; ceux qui ont été déportés ou qui ont perdu en déportation un père, une mère, un frère, un camarade ; ceux qui condamnent la dénonciation, l'arrestation et le génocide des Juifs; tous ces Français estiment qu'il faut donner chaque année une grande solennité aux cérémonies commémoratives du 8 Mai, ce qui nécessite non seulement le rétablissement des cérémonies officielles décidé par un récent Conseil des Ministres, mais aussi celui du jour férié.

 

  Que serait-il advenu de notre civilisation, de la France et des autres pays occupés si les jeunes fanatiques endoctrinés par les nazis et convaincus de la suprématie de la race aryenne avaient pu contenir encore quelques mois les assauts des soldats alliés et permettre ainsi aux savants Allemands d'achever la mise au point d'engins atomiques et de fusées qui intéressèrent beaucoup les états-majors américain et soviétique ?

 

  Cela dit, nous n'avons jamais rendu le peuple allemand responsable des atrocités commises par les nazis.

 

  Nous savons que les premiers déportés dans les camps de concentration furent des contestataires allemands, des communistes, des chrétiens et des juifs.

 

  D'autre part, nous sommes persuadés que la coopération franco-allemande est une nécessité pour nos deux pays, pour l'Europe et pour la paix.

 

  Nous l'avons prouvé d'une façon concrète en établissant des contacts réguliers avec nos collègues allemands. J'espère que les ponts jetés au-dessus du Rhin ne seront jamais plus minés.

 

  Et je souhaite que le 8 Mai de chaque année, particulièrement dans les pays qui ont souffert de la deuxième guerre mondiale, les populations associent la jeunesse à des cérémonies tendant à promouvoir un idéal de Paix, de Fraternité et de Liberté.

 

 

René Peyre avril 1974 – PTT Notre Voix

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