samedi 29 août 2020

Voler comme Bartabas …


La mort évènement indicible, c’est ce que dit en substance Peter Handke au début de son roman Le malheur indifférent, en évoquant le suicide de sa mère. L’écrasante expérience intérieure ne se résout pas au boyau égoutier, blasphématoire, des mots : « il a bien vécu, il n’a pas souffert etc. » Mais comment le dire ?

Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien, répétais-tu ? Conversations alimentées par des lectures de d’Ormesson ou de Jean-Marie Rouart qui me manqueront.

L’Univers, cent milliards de galaxies peuplées chacune de 100 milliards d’étoiles. Un lieu fondamentalement hostile, radioactif. Les anciens grecs craignaient la foudre qu’ils avaient Déifié. Mais l’Univers est peuplé de monstres bien plus redoutables, quasars, pulsars, trous noirs en comparaison desquels notre soleil est une chiure de mouche.

Parfois, dans les franges des galaxies, régions plus calmes, apparaît la vie. Voici alors qu’une autre monstruosité surgit : l’évolution des espèces gouvernée par l’implacable mécanique darwinienne du sexe et de la mort. Prédation des étoiles, prédation du vivant.

Il se peut comme l’indique Gérard Klein dans la préface du roman Héritage de Greg Bear qu’un processus de type Lamarckien soit apparu au début de la vie organique. Des bactéries, ou entités monocellulaires auraient fonctionné selon le principe de la coopération, du partage d’informations, à l’image du corps humain ou de nos sociétés modernes. Dans ce contexte, on se prend à rêver de formes d'existences où la disparition de l'individu ne serait plus un préalable à la préservation de l'espèce.

Bienvenue donc dans l’enfer darwinien, bienvenue à ma disparition prochaine. Que valent nos idéaux, nos créations au regard de la mort programmée ? Deux fragiles sondes Voyager témoigneront dans l’abime du temps, quand notre soleil sera éteint, de ce que fut notre espèce.

Et Bartabas et ses chevaux en apesanteur.

Hommage de Jean-Louis Peyre lors des obsèques du 30/11/2019 de René Peyre


René Peyre est né le 29 janvier 1922 à Saint-Sorlin en Valloire.

Ses parents, Jean et Marie-Louise furent boulangers et exploitants agricoles.

Sa jeunesse comme celle de toute une génération fut marquée par la guerre. Il refusa le STO et suivit son père Jean dans la résistance au sein du réseau Drouot Lhermine

A la Libération il entra dans l’administration des postes et télécommunications. Il y effectua toute sa carrière professionnelle. Il devint Directeur Départemental, et fut chargé de mission dans les cabinets ministériels de Jacques Marette et Yves Guéna. Il fut membre du Conseil Economique et Social de 1984 à 1986.

Sa grande passion fut celle de la défense des droits moraux et matériels des anciens combattants



Dans le cadre de ces activités il a fondé plusieurs journaux dont UFAC Informations en 1981, et Notre Voix en 1969. Il a cofondé avec MM Théus et Colas des Franc Le fonctionnaire Ancien Combattant.


A la suite du traité de l'Élysée signé en 1963 par le Président Charles de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer, il organisa à partir de 1964 des rencontres de jeunes français et allemands.

Il laisse d’innombrables éditoriaux et articles, inspirés par ses maitres Albert Camus et René Cassin. La nécessité de consolider la construction européenne, la défense de la paix, l’avènement d’un humanisme universel furent ses idéaux.

Il éprouvait une grande admiration pour son cousin Marcel Achard, académicien, auteur de pièces de théâtre à succès et dialoguiste des films de Max Ophuls.


Les anciens combattants perdent une voix irremplaçable.

Sa famille pleure un géant.

Je voudrais terminer par une anecdote personnelle :

Notre père aimait ressortir une réplique culte de cinéma dont il avait fait sa devise. Dans un très vieux film de 1943, Marie-Martine, le jeune Bernard Blier gravit un escalier en compagnie de son oncle joué par Saturnin Fabre. La maison n’a pas d’électricité et les deux hommes progressent à la lueur des bougies. De temps à autre Saturnin Fabre se retourne vers son neveu et lui dit : « Garde ta bougie droite ! »

C’est ce que je vais essayer de faire Papa. Donne-moi un peu de ta force pour poursuivre la route.

mardi 25 août 2020

Officier de la légion d'honneur le 23 Mai 1991

François Mitterrand,  René Peyre entouré de Hervé Bazin (les Lettres), du Professeur Luc Montagnier (Les Sciences) et de M René Duclos (ACVG PTT)

« Hommage rendu lors des funérailles de René PEYRE Président Général Honoraire de l’AN PTTACVG le 30 / 11/ 2019 par René DUCLOS Président Général de l’Association »

René,

Nous sommes rassemblés aujourd’hui dans la Drôme, le cœur serré pour te
rendre l’hommage que tu mérites.

Natif de Saint Sorlin en Valloire le 29 janvier 1922, tu étais très attaché à ta
région où tu as passé ta jeunesse et acquis les valeurs qui ont guidé ta vie.

                             « Le Respect des autres et le désir de servir »

Entré dans l’administration des PTT en décembre 1949, avec une fin de carrière
en 1985 en qualité de Directeur Départemental Honoraire.

Engagé volontaire dans la Résistance en 1943, groupe AS 9ème Compagnie
groupe Monot, en liaison avec DROUT-l’Hermine Directeur de Cadres du
château de LAPEYROUSE dans le village de Saint Sorlin.

Sous le parrainage de Maurice HORVAIS cofondateur de Résistance PTT et
membre du réseau Rémy, tu adhères à l’Association Nationale des PTT, sigle
ACVG PTT

Vite remarqué tu deviens membre du Bureau National de l’Association et en
1956 tu créés la section des Ardennes à Mézières.

Elu en 1959, Secrétaire Général de la Fédération des Fonctionnaires, tu deviens
éditorialiste du journal « Le Fonctionnaire Anciens Combattants ».

En 1964, chargé de mission au cabinet du Ministre Jacques MARETTE, tu
organises des rencontres de jeunes et des colloques d’adultes sous l’égide de
l’Office franco-allemande pour la jeunesse crée en 1963 ; tu as contribué par
l’intermédiaire de ces rencontres au développement de l’amitié franco-allemande.

Elu en 1969 Secrétaire Général de l’Union Française des Anciens Combattants

Elu en 1972 au congrès d’Anglet Président Général de l’Association Nationale
des PTT Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

 Après 37 ans de Présidence Nationale tu as souhaité me passer le flambeau en 2009.

Tu as créé le journal de notre association « Notre Voix » Les éditoriaux étaient
écrit par toi ainsi que ceux du bulletin de l’UFAC

Tu as été élu en 1969 Président de l’UFAC que tu quittes 17 ans plus tard.

Pendant cette longue période tu as participé à plusieurs rencontres
internationales Rome, Belgrade, Vienne, Londres, Madrid, Moscou, Paris,
Léningrad, Manille, Rabat, Istanbul. Ces rencontres étaient organisées par la
Fédération Mondiale des Anciens Combattants.

Les distinctions hautement méritées t’honorent ainsi que toute ta famille
 Officier de la Légion d’Honneur
 Commandeur de l’Ordre National du Mérite
 Officier de l’Ordre National Allemand
 Commandeur de l’Ordre National du Lion (décoration remise à Dakar)
 Titulaire de la Croix de Combattant Volontaire
 Médaille de la France Libre

Pendant 37 ans j’ai eu grand plaisir de travailler à tes cotés en toute confiance
pour la défense des droits des Anciens Combattants et plus particulièrement
pour le Devoir de Mémoire, les missions que tu m’avais confiées, l’organisation
des Congrès Nationaux, des rencontres de jeunes en France et en Allemagne
ainsi que les colloques d’adultes.

A notre dernière Assemblée Générale Nationale j’ai repris le poème de Jacques
PRÉVERT que tu récitais par cœur et que tu aimais : « Rappelle-toi BARBARA »
Toutes ces années ont forgé entre nous une très grande amitié, avec un grand
merci pour ta confiance et merci pour tous ce que tu as fait pour le Monde
Combattant

Au cours de repas que nous avons partagés ensemble ; tu levais ton verre en
me disant : « A l’amitié »

A ton épouse, à tes enfants, tes petits enfants et arrières petits-enfants, à
toute ta famille, à tes amis proches – Les membres de notre Association,
l’ensemble du personnel du Siège National expriment toute leur sympathie
dans la douloureuse épreuve qui vous frappe et vous prient d’agréer
l’expression de leurs sentiments compatissants, que ce témoignage puisse
vous apporter un peu de réconfort.