lundi 30 décembre 2024

Le cousin de Marcel Achard - Nonchalances - Pierre Vallier

Mais si, souvenez-vous : Marcel Achard (1899-1974), cette tête ronde épanouie enrichie d'une sorte de hublot dessiné par de grosses lunettes d'écaillé. C'est cela, un auteur dramatique en vogue, tellement en vogue qu'il était élu à l'Académie française. Ce que l'on sait moins, ce sont ses attaches familiales avec Saint-Sorlin-en-Valloire où, d'ailleurs, reposent ses parents. René Peyre, ancien de l'EPS de Valence, attaché au ministère des PTT, ancien président national de l'UFAC, était le cousin de Marcel Achard qu'il rencontrait à Paris, Lyon et, naturellement, à Saint-Sorlin dans la maison familiale. L'académicien fréquentait alors la boulangerie de ses cousins Peyre, Jean et Marie-Louise. Leur fils, René, conserve le souvenir d'un homme simple, aimable et drôle qui aimait savourer le pain des cousins avec un bon saucisson de pays. Mon ami René possède encore quelques livres dédicacés, l'un d'eux orné d'un autoportrait de l'auteur qui s'est caricaturé en académicien à bicorne, car le diable avait aussi un coup de crayon sarcastique. Achard donnait du "cher cousin" à René Peyre, et l'invitait parfois à Paris où ses comédies légères, pleines de fantaisie moqueuse, faisaient les beaux soirs de la capitale. Le théâtre, le cinéma et la littérature se pressaient chez lui, de Pauline Carton à Pierre Dux et Marcel Pagnol, mais la Drôme et Saint-Sorlin avaient toujours une place dans son cœur. Enfin, ce nonchalant à l'esprit acidulé se laissait parfois gagner par la tendresse dans des réparties de ce genre : "L'amour ? c'est être toujours inquiet de l'autre".

Pierre Vallier - 2010




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